À PROPOS
La qualité des espaces ouverts en territoire urbain et péri-urbain, fait aujourd’hui de plus en plus l’objet des préoccupations sociales tant d’un point de vue récréatif, esthétique, qu’écologique. Si les enjeux sociaux de la nature et la qualité du cadre de vie en ville sont portés par les pouvoirs publics depuis la fin du 19ème siècle, les enjeux écologiques s’invitent depuis peu de temps dans la planification urbaine des espaces ouverts. Pour preuve, le développement de la notion de trame verte en France dans les politiques publiques apparaît comme une stratégie efficace de prise en compte de la nature en ville.
En 2009, la loi de programmation relative à la mise en œuvre du Grenelle, résultant des débats du Grenelle de l’environnement (2007), introduit officiellement le terme « trame verte et bleue » dans la législation française. Cet « outil d’aménagement du territoire », par la constitution d’un réseau écologique à l’échelle régionale qui doit être décliné ensuite à l’échelle infra-régionale, intercommunale et communale, vise à enrayer la perte de biodiversité.
De nombreuses collectivités sont ainsi confrontées à l’intégration, dans leurs politiques locales, d’une réflexion concernant la préservation, voire la réhabilitation des trames vertes au sein de leurs territoires. Cette démarche n’est pas sans leur poser de nombreuses difficultés tant dans la méthodologie à adopter que dans l’appropriation des enjeux que porte la notion de trame verte.
Ainsi de multiples mécanismes de gouvernances, de réglementations sont déclinées à l’échelle locale selon les contextes. Mais la volonté d’intégrer des enjeux globaux, portée par de nombreuses institutions (exemple de Rio 1992) à l’échelle locale n’est pas sans poser des difficultés aux acteurs publics et privés face aux réalités sociales des territoires concernés. En effet à travers la notion de trames vertes, les gestionnaires et acteurs du territoire partage des visions diverses qui peuvent être antinomiques car répondant à des enjeux d’ordre social, récréatif, écologique, ou de limitation de l’étalement urbain. Les conceptions de la pensée urbaine s’affrontent et génèrent un débat public singulier intégrant de nombreuses dimensions de l’action publique : le rapport espace public/espace privé, l’intégration des préoccupations sociales et écologiques dans les modes de gestion à l’échelle locale, la gestion de l’espace ponction à l’espace continu, les relations d’échelles entre le national et le local, l’intégration des actions individuelles dans l’action publique…
La question de l’intégration des problématiques de gouvernance au regard des politiques publiques de nature en ville et des perceptions sociales devient un enjeu majeur de la réussite de la durabilité de ces politiques. Mes recherches actuelles s’intéressent alors aux modalités d’organisation des jeux d’acteurs et des stratégies de gouvernances mises en place. L’analyse des systèmes d’acteurs liés à cette politique de trame verte soulève un questionnement sur l’originalité du processus au regard des autres politiques urbaines.
Je développe trois axes de recherche :
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Le rapport espaces publics/privés dans la mobilisation des trames vertes (France)
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Le rapport des populations aux espaces de nature (France)
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La mondialisation de la pensée d’une infrastructure verte territoriale (Brésil / Portugal )